Janvier 2023 : Cet ouvrage vient d'être réédité, en tirage à la demande. Il s'agit d'une nouvelle édition entièrement recomposée, identique à l'édition originale, et non d'un fac-similé de mauvaise qualité. L'ouvrage de 370 pages est disponible en grand format (18x25cm) en version brochée (couverture souple), en version reliée (couverture rigide), ou bien en 4 petits fascicules à prix étudié, reprenant chacun une des quatre grandes parties de l'ouvrage). Une version Kindle est également disponible.

L'objectif de cette réédition était uniquement de proposer une lecture plus facile et agréable, et pour cela, l'ouvrage a entièrement été remis en page. Pour aider le lecteur à actualiser ses connaissances, une bibliographie mise à jour a été ajouté.

Châteaubriant, baronnie, ville et paroisse



Accueil
Chapitre VII (suite)




16 mars 1795. - Sur un arrêté des représentants du peuple près des armées des côtes de Brest et de Cherbourg, la municipalité est composée ainsi qu'il suit :

Benjamin Lejeune, maire.
Delourmel,
Hanet,
Turoche,
Bureau,
Cocault,
Balais,
Guimené,
Guérin, officiers municipaux.
Bernard-Durantais, agent national.

Tous les ci-dessus dénommés par le présent arrêté sont tenus d'accepter les places et ne pourront s'en dispenser sous aucun prétexte.

Nous n'avons rien à dire de cette administration qui ne fit que passer.

Deux mois après, le 11 mai, arrivait une nouvelle organisation de tous les corps constitués.

Administration du district.

Lafosse, président.
Dupin-Ferrière,
Bernier,
Bernard-Durantais,
Bureau (de Clisson), membres du Directoire
Bongérard, agent national.
Balais-Hardouinière, secrétaire.

Conseil du district.

Jouneaux aîné, de Saint-Julien.
Hochedé aîné, de Derval.
Guibourd, médecin.
Delourmel aîné.
Mayence, de Saint-Julien.
Hubert, ex-juge.
Roul (Gabriel), d'Auverné.
Lefeuvre, du Château.

Tribunal du district.

Ernoul de la Provôté, ex-juge, président.
Melusseau, d'Auverné,
Cathelinais-Mostière,
Rohart,
Jambu, juges
Guibourg, commissaire national.
Taillandier, de Sion.

Suppléants.

Baguet fils.
Delourmel jeune.
Bauduz.
Bureau, de Clisson.

Bureau de conciliation.

Cathelinais-Branchère, président.
Baguet père.
Barbarin.
Guibourd, de la Poste.
Laumaillé.

Justice de paix.

Bernard-Dutreil.

Municipalité.

Bain, maire.
Monnier, de l'Eperon,
Bouchet,
Guérin, chirurgien,
Lejeune, officiers municipaux
Monnier, chirurgien,
Jeusset,
Guimené,
Morisseau,
Bernard de la Porte-Neuve, agent national.
Rebillard, secrétaire.
Fait à Rennes, le 16 floréal an III de la République.

Ces noms étaient un gage de sécurité pour les citoyens honnêtes. Malheureusement, ils ne restèrent pas longtemps au pouvoir. Le 21 novembre, l'Assemblée primaire élut un président de canton, au lieu d'un maire. L'idée pouvait être bonne, elle ne demandait qu'à être étudiée et mûrie par l'expérience.

Vers la fin de 1795, le district demande qu'on démolisse le clocher de la chapelle du château, par le motif que c'était un sujet de superstition. Le département s'y oppose, alléguant qu'on endommagerait la toiture.

Les présidents des cantons eussent remplacé avantageusement les sous-préfets, dont l'utilité n'a jamais été reconnue.

Le citoyen X***, élu à la majorité des voix, refusa cette place, parce que, dit-il, il lui est impossible de la remplir avec celle d'assesseur du juge de paix, dans un pays en révolte et qui n'a que ses murs qui en soient garantis par une garnison, dans un pays accablé d'impôts par une mauvaise répartition, dans un pays enfin où les patriotes ne sont pas secondés, et où il ne s'en trouve aucun qui veuille faire des sacrifices à la patrie ! - Il faisait sans doute allusion aux officiers municipaux, nommés dans la dernière assemblée primaire, lesquels, en grande partie, avaient donné leur démission.

29 janvier 1796. - Il est étonnant qu'il se trouvât encore des gens assez courageux pour accepter des fonctions publiques sous ce régime de fer, et dans un pays tourmenté par la guerre civile. Les troubles n'avaient jamais complètement cessé ; à la fin de janvier, les royalistes courent de nouveau aux armes ; Scepeaux et Châtillon se portent sur le bourg du Petit-Auverné, où avait pris position un corps républicain qui gênait les communications des royalistes. Ce corps avait atteint, peu de jours auparavant, le chef de canton, nommé Rossignol, qui avait péri dans le combat avec une centaine de ceux qu'il commandait. Scepeaux attaque l'ennemi sans hésiter, et emporte le bourg après un engagement vif et court. Les républicains se replient sur le Grand-Auverné, laissant 200 des leurs sur la place. La perte des royalistes fut peu sensible, à cause de la promptitude de l'attaque. Ils avaient pourtant à regretter la mort du capitaine de la paroisse de Saint-Mars-la-Jaille, homme intrépide qui avait reçu 9 blessures dans les guerres de la Vendée. La reprise des hostilités fit mettre Châteaubriant en état de siège. Muscars, commandant de l'arrondissement, en fit solennellement la déclaration sur la place de la Liberté, en présence des corps constitués et des citoyens qui eurent le courage de crier : Vive la République ! - Tout le mouvement se concentra dans l'Anjou. Stofflet, qui le dirigeait, n'opposa ni une vive ni une longue résistance : il succomba en peu de jours sous les armes toujours victorieuses de Hoche, le pacificateur de la Vendée et de la Bretagne. - Mais l'état de siège dura six mois ; il ne fut levé que le 19 août de la même année, en même temps que dans toutes les communes principales des départements de l'Ouest.

31 mars 1797. - Encore un revirement dans la municipalité ;

…………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………… ……………………………………………………………… ……………………………

La queue de Robespierre s'agite pour ressaisir un pouvoir qui lui échappe.

Ses efforts sont vains ; la réaction s'opère dans les esprits. Pour rétablir l'ordre et la sécurité, les hommes n'y pouvant rien, on s'adresse à la religion. On se rappelle le passé ; on cherche Dieu chassé de ses temples ; quelques particuliers osent demander que Saint-Nicolas soit rendu au culte catholique. La demande rejetée, les fidèles se glissent sans bruit et dans l'ombre dans l'humble oratoire de l'hospice : on prie tout bas, heureux quand la voix d'un prêtre fidèle peut se faire entendre ! Bientôt, le petit troupeau augmente ; l'enceinte devient trop étroite ; on s'enhardit mutuellement et l'écho des chants sacrés ne tarde pas à trahir le pieuse assistance.







Compteur