Janvier 2023 : Cet ouvrage vient d'être réédité, en tirage à la demande. Il s'agit d'une nouvelle édition entièrement recomposée, identique à l'édition originale, et non d'un fac-similé de mauvaise qualité. L'ouvrage de 370 pages est disponible en grand format (18x25cm) en version brochée (couverture souple), en version reliée (couverture rigide), ou bien en 4 petits fascicules à prix étudié, reprenant chacun une des quatre grandes parties de l'ouvrage). Une version Kindle est également disponible.

L'objectif de cette réédition était uniquement de proposer une lecture plus facile et agréable, et pour cela, l'ouvrage a entièrement été remis en page. Pour aider le lecteur à actualiser ses connaissances, une bibliographie mise à jour a été ajouté.

Châteaubriant, baronnie, ville et paroisse



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Chapitre V (suite)




Création de six places de barbiers-perruquiers, baigneurs et étuvistes, en octobre 1701, dont l'une achetée par Landreau, le 13 février 1707.

Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Par notre édit du mois d'octobre 1701, nous avons pour les considérations y accoutumées, créé et établi des places de barbiers-perruquiers, baigneurs et étuvistes, pour toutes les villes de notre royaume et voulons y pourvoir des personnes capables, savoir faisons que pour le bon et louable rapport qui nous a été fait de la personne de notre amé Pierre Landrau, de ses sens, suffisance, probité, capacité et expérience à l'exercice du dit art ; pour ces causes, nous lui avons donné, octroyé, donnons et octroyons par ces présentes l'une des six places de barbiers-perruquiers, baigneurs et étuvistes de la ville et faux-bourgs de Châteaubriant, en Bretagne, créée héréditaire par notre dit édit, à laquelle il n'a encore été pourvu, pour en faire à l'avenir avec celles qui ont été ci-devant établies dans la dite ville qu'un seul et même corps de communauté, et jouir comme eux des mêmes privilèges qui leur ont été attribués par notre édit du mois de novembre 1691.

Pierre Landrau acheta cette place 75 livres, plus 7 livres 10 sols pour les deux sols par livre de la finance principale, le 13 février 1707. - En 1751, il vendait sa maîtrise avec boutique et outillage à Louis Peuriot pour la somme de 240 livres.

En 1722, il se fit une nouvelle création de quatre nouvelles charges héréditaires, dont l'une fut achetée par Etienne Peuriot, en l'année 1725, au prix de 660 livres, plus 60 livres pour les deux sous par livre de la finance principale.


Autre création de quatre nouvelles places de novembre 1722.

Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous qui ces présentes lettres verront, salut. Par édit du mois de novembre mil sept cent vingt-deux, enregistré où besoin a été, nous avons, en considération de notre avènement à la Couronne et de notre sacre, créé, érigé et établi huit maîtres de chacun art et métier dans notre bonne ville et faux-bourg de Paris, six dans chacune de nos villes où il y a une cour supérieure, quatre dans celle où il y a présidial, baillage et sénéchaussée, et deux seulement dans toutes les autres villes et autres lieux de notre royaume où il y a jurande, pour y être pourvu par nous de telles personnes que nous voudrons choisir.

A ces causes, savoir faisons que désirant pourvoir aux maîtrises à établir en notre ville de Châteaubriant, nous avons nommé, fait et établi, nommons, faisons et établissons par ces présentes notre bien-amé Etienne Peuriot, maître du métier de barbier-perruquier en notre dite ville de Châteaubriant, pour de la dite maîtrise faire libre exercice, en jouir et user par le dit Peuriot, ses hoirs, ou ayant-cause, aux droits, privilèges et prérogatives y appartenant, tout ainsi que les autres maîtres-jurés du dit métier, de quelque création qu'ils puissent être, avec pouvoir de mettre et de tenir sur rues, en tels lieux et endroits que bon lui semblera, étaux, ouvroirs et boutiques garnis d'outils, ustansils et autres choses nécessaires pour l'usage et exercice du dit métier, tout ainsi que les autres maîtres, de quelque création qu'ils puissent être. Si donnons en mandement au lieutenant-général de police de la ville de Châteaubriant ou autres nos officiers justiciers qu'il appartiendra, que du dit Peuriot profession de la religion catholique, apostolique et romaine, pris et reçu le serment en tel cas requis et accoutumé, ils le reçoivent maître du dit métier de barbier perruquier, le faisant jouir et user pleinement et paisiblement de la dite maîtrise, droits et prérogatives y appartenant. Même du pouvoir d'assister en toutes visites et assemblées du dit métier pour entrer, en son ordre, en la jurande et être reçu garde, ainsi que les autres maîtres-jurés, sans qu'il soit tenu de faire aucun chef-d'œuvre ou expérience, en subir aucun examen, payer banquets, droits de confrérie et de boëte, ny aucuns autres droits que les jurés du dit métier ont accoutumé de prendre et faire payer à ceux qui veulent être reçus maîtres, et qui peuvent être portés par les statuts du dit métier dont nous le dispensons, et sans qu'il lui soit fait ou donné à lui, ses hoirs ou ayant-cause aucun trouble ni empêchement par visites extraordinaires ou autrement, le quel, si fait lui était, vous mandons le faire cesser et le mettre en leur premier état, nonobstant oppositions ou appellations quelconques, pour les quelles ne voulons que sa réception soit différée, le tout ainsi qu'il est plus long porté par nos édits et déclarations rendus à ce sujet, car tel est notre plaisir.

Ce dernier, dont le père portait les mêmes noms et exerçait la même profession, prenait le titre de lieutenant du premier chirurgien du roi. On sait, en effet, que les barbiers avaient le droit de pratiquer la saignée, non pas seulement celle qui se fait accidentellement avec le rasoir, mais bien avec la lancette doctorale.

En 1770, le fils de Louis Peuriot s'adressait à son grand-père Etienne, pour se faire recevoir maître en la communauté des barbiers, vu sa capacité et la lettre (diplôme) dudit art et métier de feu Etienne, son aïeul, qui lui était échue en héritage, pour en jouir selon les honneurs et profits.

Mais, à cause du degré de parenté avec son petit-fils, le sieur Etienne se déporta, et ce fut maître Jan Bouton, dit Dupré, qui reçut le candidat selon la déclaration ainsi formulée :


Réception d'Etienne Peuriot.

Vu par nous, Jean Bouton, dit Dupré, ancien doyen des maîtres barbiers-perruquiers dans la ville et communauté de Châteaubriant, la requête nous présentée par Etienne Peuriot, fils de Louis, aussi maître barbier-perruquier de cette ville, et les pièces y attachées, par laquelle il expose que depuis huit à neuf ans il a travaillé à cet art et métier de barbier-perruquier sous les yeux de son père ; qu'il a même travaillé, comme garçon, dans les villes d'Angers et d'autres lieux ; qu'il s'est acquitté de son devoir au contentement des maîtres chez qui il a été ; qu'enfin il se croit en état d'exercer ledit art et métier ; que pour seconder ses sentiments, ledit Peuriot et laditte Margat, ses père et mère, lui ont donné la lettre de feu Etienne Peuriot, son aïeul, pour, sur laquelle après avoir observé les formalités requises, se faire recevoir pour jouir et déposer aux honneurs, profits et émoluements y attribués en la résidence de cette ville ; joint ses offres de faire voir de sa capacité et expérience au fait dudit art et métier et de prêter serment, et de se comporter fidèlement en honnête homme dans cet état, même d'informer de sa vie et mœurs et de la religion catholique, apostolique et romaine ; que ledit Etienne Peuriot s'est transporté, assisté dudit Louis, son père, chez tous les maîtres barbiers-perruquiers de cette communauté pour demander leurs agréments qu'il a reçus, et qu'il a, au surplus, soumis de faire au greffe les autres soumissions requises, ladite requête signée desdits Peuriot père et fils, de ladite Margat et de Me Rabu, procureur.

Nous, faisant droit à ladite requête, après avoir pris le serment dudit Etienne Peuriot, lequel ayant la main levée, au cas requis, a juré et affirmé se comporter fidèlement au fait dudit art et métier, et ce, en présence et du consentement de tous les maîtres barbiers perruquiers dans la communauté de cette dite ville, soussignés.

En conséquence du quel serment, nous l'avons, sous l'autorité dudit Louis Peuriot, son père, reçu et admis dans ledit art et métier de barbier perruquier dans ladite ville de Châteaubriant, pour par lui l'exercer aux fins de ladite lettre aux honneurs, profits et emoluements y attribués, et l'avons exempté de faire aucun essai, attendu la capacité à nous connue, même de faire preuve de la vie et mœurs et catholicité, ayant sous nos yeux et des soussignés, fait son devoir de chrétien et de s'approcher des sacrements ; fera ledit Peuriot enregistrer la présente et la requête sur icelle au greffe de la baronnie de Châteaubriant pour y avoir recours au cas requis. Arrêté à Châteaubriant, le trente janvier mil sept cent soixante-dix, sous nos seings et ceux des maîtres barbiers-perruquiers de la dite communauté de la dite ville de Châteaubriant ; signé : E. Peuriot, J.-F. Dantu, Elie Peuriot, Louis Peuriot, Etienne Peuriot, J. Margat, F. Peuriot, Bouton.

La concurrence dans l'exercice dudit art n'était pas grande, vu le prix élevé auquel on tenait ces places ; aussi voyons-nous dans une délibération de la communauté de ville de 1723 que le nombre des barbiers était fort restreint, puisqu'il ne se trouvait à Châteaubriant que deux barbiers et deux potiers d'étain établis par statuts.

Réception des apothicaires et médecins. - Quant aux apothicaires et médecins, ils se faisaient recevoir par chef-d'œuvre à Rennes. En 1710, le nommé Poupin avait fait son chef-d'œuvre, s'étant présenté pour exercer la profession d'apothicaire ; il fallut trouver trois témoins qui jurâssent en sa faveur qu'il était de la religion catholique, apostolique et romaine, de bonne vie et bonnes mœurs. Après quoi, le sieur Poupin leva la main et promis de se comporter fidèlement en l'exercice de sa profession. - On connaît la rigueur avec laquelle Louis XIV poursuivait les protestants.

En 1737, la ville est autorisée à donner 150 livres de gages à un chirurgien, à condition qu'il saignera gratis les pauvres de l'hôpital, ceux de la ville et de la paroisse. Sept ans plus tard, elle portait le traitement à 200 livres .







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