Janvier 2023 : Cet ouvrage vient d'être réédité, en tirage à la demande. Il s'agit d'une nouvelle édition entièrement recomposée, identique à l'édition originale, et non d'un fac-similé de mauvaise qualité. L'ouvrage de 370 pages est disponible en grand format (18x25cm) en version brochée (couverture souple), en version reliée (couverture rigide), ou bien en 4 petits fascicules à prix étudié, reprenant chacun une des quatre grandes parties de l'ouvrage). Une version Kindle est également disponible.

L'objectif de cette réédition était uniquement de proposer une lecture plus facile et agréable, et pour cela, l'ouvrage a entièrement été remis en page. Pour aider le lecteur à actualiser ses connaissances, une bibliographie mise à jour a été ajouté.

Châteaubriant, baronnie, ville et paroisse



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Section première

Notes de la page 1




1. Ce nom vient de ce que, dans l'origine, les clercs, chargés de distribuer les aumônes de chaque église, tenaient un registre appelé matricula, d'où le nom de matricularii donné à ces clercs, et, par corruption de langage, de marguilliers donné aux laïcs qui les remplacèrent dans le soin du temporel.

Disons de suite que de ces deux marguilliers, l'un représentait la ville et était pris parmi les bons bourgeois, notaires, procureurs, etc. : l'autre représentait la campagne et était choisi parmi les habitants des champs ou des faubourgs. Cette charge fut exercée avec honneur, zèle et désintéressement, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, où nous voyons les bourgeois la refuser, l'accepter avec répugnance ou en négliger les fonctions, au grand préjudice des intérêts de la paroisse. Il fallut même employer jusqu'aux voies judiciaires pour forcer les bourgeois orgueilleux à faire leur devoir. Le discrédit de cette charge ne fit que s'augmenter avec le temps ; elle n'est aujourd'hui que l'ombre de ce qu'elle fut aux temps de foi dont nous faisons l'histoire.

2. En voici deux exemples, pris parmi un grand nombre d'autres que nous pourrions citer :

1570. - Audict an, fut faict exprès commandement, par Monsieur le Sénéchal de Nantes, de luy porter ou envoyer, par déclaration, le mynu des héritages de ceux de la Religion, et fut ledict commandement faict audict Sesbouez, à peine de 100 livres d'amende et de la prinzon, tellement que ledict Sesbouez fust contrainct aller à Nantes, exprès à cheval, où il fust pour cest effect occupé tant allant, venant, que séjournant par l'espace de cinq jours ; à raison de ce, demande 100 sols.

1592. - Les fabriqueurs payèrent 5 escus 2/3 au messager qui alla vers monseigneur le duc de Mercoeur, porter une requête afin de décharger les habitants et paroissiens de la somme de 520 livres, en quoy le seneschal de Nantes les aurait cottizés pour la portion des fraitz faitcz aux prinzes de Blayn et autres places. L'un des procureurs alla même en personne jusqu'à Malerstroit, où était alors l'armée de monseigneur.

3. Robert Guibé, neveu de Pierre Landais, fameux favori de notre dernier duc ; il fut curé de Saint-Julien-de-Vouvantes, où il ne résida jamais.

4. L'autre moitié appartenait à la fabrique. Le mot curé était alors synonyme de vicaire. On l'appelle aussi soubs fermier-curé !

5. L'année ne commençait encore qu'à Pasques.

6. Ces petits pots, achetés par les procur.- fabriq. aux potiers des Landelles, étaient déposés devant l'autel de la Sainte-Vierge et remplis par eux en beurre de l'offrande. Rarement le beurre était vendu en coins.

7. Désormais, nous analysons, pour ne pas répéter la même nomenclature à chaque dimanche.

8. Autres ventes, pour servir de termes de comparaison, en 1508 :
Ung bouexault froment rouge 8s »d
      -       avoine grosse 3 9
      -       d'orge 4 11
En 1516, ung bouexault de froment noyr, de 8 à 9   » 
Nous avons remarqué qu'il n'était jamais fait mention du blé-noir. Cependant, il fut introduit en Bretagne au commencement du XVIe siècle, mais il s'y propagea si lentement, qu'on ne le voit apparaître que très-tard sur notre marché. Citons encore parmi les objets vendus :
Un oayson, 14 deniers ; une touesnon de laine, 20 deniers.
3 pains blancs ou myche, 6 deniers ; il en fallait 6 pour le pain bénit de chaque dimanche ; une trochée d'oignons, 9 deniers.
Des pesches, des mesles, des chataignes, des fouasses, des navaulx, des porreaulx, de l'ail, des choux, beaucoup de pains de seigle.
Une autre source de revenus pour la fabrique était les enterraiges dans les églises de Béré et de Saint-Nicolas. Il n'y avait guère que les pauvres à se faire enterrer dans le cimetière.
Les comptes sont remplis de ces formules : se chargent les comptables avoir reçu des héritiers de feu Jehan de Couesme, sieur de la Bagays, pour ce qu'il fust ensépulturé en l'église de Béré, 12 sols ; item pour l'enterraige de Jehanne Reverdi, 12 sols.
Dès 1506, il est question du cymetière situé près le champ Saint-Père, c'était le champ de foire qui s'appelait ainsi, et dès lors existait dans ce cymetière une chapelle dédiée à Saint-Vincent.
Il est étonnant que les œufs et les poulets ne figurent pas dans ces ventes.
Il se faisait une dépense considérable de toile et de fil dont la plus grande partie venait des offrandes : par exemple, pour avoir fait dévider 40 livres de fil pour la faczon de 50 et même 80 aulnes de toile.







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