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Châteaubriant, baronnie, ville et paroisse



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Notes

et pièces justificatives (suite)




Notes pour servir à l’histoire de la Ligue.

15 janvier 1593. - Ordre de Monseigneur de Mercœur, daté d’Ancenis, pour Scipion Aubert, l’un des munitionnaires à Châteaubriant, requérant ses procureurs et lieutenants de lui faciliter les moyens de faire le nombre de pains de munition porté par ses lettres. Comme il n’y a point de grenier public à Châteaubriant, il est autorisé à prendre chez les particuliers tout le grain dont il a besoin, afin que le service de Monseigneur n’en souffre. Sont désignés les particuliers, où il ira enlever ces grains de seigle et froment, selon leurs moyens supposés, et sont de même requis les boulangers de la ville, ainsi que les moulniers de ladite seigneurie et autres plus proches, de moudre sans discontinuation ces 300 boisseaux, sous peine d’être punis comme rebelles à Sa Grandeur. Le procureur-syndic devra leur prêter main-forte avec les sergents ; requiert de plus les chartiers pour conduire et amener les blés et farines partout où besoin sera, sous peine de 50 escus d’amende à chacun, et de la prison, et être tenus rebelles au commandement de Monseigneur.

27 janvier 1593. - Le commissaire des vivres de l’armée du Prince délivrait un certificat attestant que les gens désignés dans la pièce ci-dessus ont rempli leur commission, et que 4,800 pains ont été conduits à l’armée, au siège de Derval.




25 juin 1593. - Au camp de Pont-Réan.

Le duc de Mercœur aux juges et officiers de Châteaubriant.

« Pour ce qu’il est nécessaire, pour la nourriture et entretenement de notre armée, laquelle fera séjour ès environs dudict Chasteaubriant, de faire un magazin de bledz pour être convertiz en farines, à ces causes nous vous mandons que vous ayez à lever et faire mettre aidict magazin 600 bouexaulx de bled seille, etc. »




6 novembre 1593. - A Nantes.

Le duc de Mercœur aux juges de Chasteaubriant.

Lesdits juges avaient fait mettre au magasin 323 boisseaux de blé pendant que l’armée de Mercœur était au siège de Derval, et 448 boisseaux de seigle quand elle était à Pont-Réan. - La communauté de ville s’étant obligée pour les paroisses rurales de sa jurisdiction, avait seule fait cette fourniture, qui valait 385 écus. Il paraît, par l’égail du 10 mai 1594, que cette somme ne représentait que les 448 boisseaux de seigle, à raison de 30 sols par boisseau (mesure de Chasteaubriant). Mercœur ordonne que cette somme de 385 écus soit égaillée « sur toutes et chascune les paroisses des ressors et jurisdiction dudit Chasteaubriant, Derval, Vioreau, Martigné et autres paroisses circonvoisines dudit lieu. » - Les bourgeois de Châteaubriant avaient requis que ladite somme fût égaillée sur les paroisses dépendantes de ladite jurisdiction et autres qui y sont à présent annexées.

10 mai 1594. - Voici cet égail du 10 mai.- Règlement dudit égail comme suit et sur les paroisses suivantes :

« La ville de Chsteaubriant et la paroisse de Saint-Jean-de-Béré, 192 écus ¾ ; - Arbray, 12 écus ; - Juigné et Ruigné, 6 écus ; - Saint-Julien-de-Vouvantes, 11 écus ; - Loyfer, 3 écus ; - Derval, 16 écus ¾ ; - Saint-Aubin-des-Chasteaulx, 7 écus ; - Rufigné , 6 écus ; - Rougé, 12 écus ; - Martigné, 12 écus ; - Tourye, 10 écus, - L’Aleu-Saint-Jouyn, 4 écus ; - Le Til et ressort d’iceluy, 12 écus, - Villepotz, 6 écus ; - Couesmes, 12 écus.




Articles du règlement que monseigneur le duc de Mercœur auraict ordonné estre observez et gardez en ceste province, et ce, par l’advis des cappitaines estans à l’armée.

Que touz les gouverneurs des villes et chefz de gens de guerre et places seront tenuz de faire exactement observer les articles de la Trefve, comme y allant de la foy publicque. Deshonneur et crime à celuy qui y contreviendra.

Que touttes personnes du party contraire entrans dans les villes de l’Union, laisseront leurs armes aultres que l’espée à la porte, et seront conduictz par deux soldatz au logeix qu’ils voudront choisir, leurs armes demeureront au corps de garde.

jusques à leur partement, qui les feront conduire hors la barrière, qui est le lieu où ils recepvront leurs armes, et non dans le corps de garde.

Qu’il sera faict deffance à touttes personnes de parler au mespris de la religion, de sa saincteté, et du sainct party, meme des estrangiers qui l’assistent, et de l’advantaige des ennemis, et de tenir propos et discours aulcuns qui puissent esmouvoir à querelle et sédition. Pour ce subjet, seront les présentes ordonnances attachées aux portes des villes, à ce que les ennemis ne les puissent ignorer.

Que les gardes posés ne pourront sortir de leurs maisons, sur peine d’estre mips prisonniers, s’ilz sont trouvez y contrevenir ; comme aussy s’ilz sont trouvez se pourmainer et visitter les murailles et fortiffications.

Qu’il sera deffendu à toutes sortes de gens de guerre de se deffaire de leurs armes et chevaux ; et les soldatz qui y contreviendront seront mips prisonniers jusques à la fin de la Trefve, et les gentilz hommes mis hors des villes auxquelles ilz demeureront.

Deffanse aux bourgeois et hostelliers des villes de recepvoir aucun du party contraire en leurs maisons et hostelleryes, sans permission du gouverneur et cappitaine. Et seront tenus les dits bourgeoix et habitants de porter tous le soirs les noms, surnoms et qualités de leurs hostes, à peine de 50 escutz d’amande aux dictz bourgeoix, et du double contre les dictz hostelliers.

Les bourgeoix et habitans des villes qui vouldront sortir d’icelles seront tenuz en advertir les gouverneurs et cappitaines, prendre passeport qui contiendra les lieux ausquelz ilz vouldront aller, et de laisser personnes pour aller aux gardes et satisfaire aux charges ordinaires ainsy que les aultres bourgeoix ; et leur seront faitcs deffances de sortir (avant d’) avoir satisfaict à ce que dessus.

Fait au camp de Loudéac, le 26e jour d’aougts 1593. Ainsi signé Philippes-Emmanuel de Loraine.







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